Retour sur le festival Urb'Art 3
Entre art, nature et engagement
Karine
6/4/20254 min lire


Du 23 mai au 2 juin, sur la plage d'Argelès sur Mer, le festival Urb'Art 3 a de nouveau pris ses quartiers pour célébrer l’art urbain dans un cadre exceptionnel, mêlant créativité, nature et conscience écologique. Cette troisième édition, sous le thème fort de Terre nourricière, a su allier la beauté de la peinture murale à l’urgence de protéger notre planète et ses habitants menacés.
Une organisation aux petits soins, un cadre idyllique
Dès mon arrivée, j’ai ressenti toute la douceur et la rigueur de l’organisation : relances efficaces, réponses claires aux questions, un accueil chaleureux dans un appart’hôtel avec vue sur le port, où les hirondelles nichant sous les terrasses zigzaguaient dans le ciel clair et lumineux. Le vent léger et la plage juste à côté, que nous avons eu le plaisir d’admirer chaque jour, ont ajouté une dimension presque magique à ce séjour.
Le premier soir, nous avons commencé par tracer les contours de nos animaux sur les grands panneaux alignés le long de la plage — un moment simple, mais chargé d’émotion, dans ce cadre naturel magnifique.
Une joyeuse famille d’artistes et d’amis
Le festival rassemble une communauté soudée. C’est la troisième édition, et même si je me sentais un peu timide au début, la bienveillance du groupe m’a vite mise à l’aise. Chacun porte un mot gentil, un coup de main est toujours prêt à être donné, et notre ange gardien, Aurélie, veille sur nous à chaque instant.
Nous avons fourni nos propres matériels et peintures, mais l’entraide est naturelle. Chaque journée sur le site était irréelle : le lieu devenait plus beau à chaque instant, et les rencontres avec les visiteurs — curieux, chaleureux, souvent surpris par notre présence — ont créé un échange humain profond. Les encouragements pleuvaient, et Arem, en particulier, a été littéralement adulé, ce qui nous a comblés de joie.
Une thématique engagée : protéger la Terre nourricière
Le thème du festival, Terre nourricière, s’incarne pleinement dans le travail d’Arem. Il peint des têtes d’animaux figurant sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Ces œuvres ne sont pas que des portraits : elles racontent une histoire lourde, celle d’animaux dont les habitats sont détruits, victimes de la déforestation, du changement climatique, ou encore de la chasse. Le choix d'arum s'est naturellement porté vers ses animaux fétiches, vulnérables et fragiles.
Parmi eux :
Le lézard ocellé, menacé par la perte de ses espaces naturels et les pressions humaines.
Le bouquetin ibérique, dont la population a été décimée, mais qui fait l’objet de programmes de réintroduction.
L’ours brun des Pyrénées, symbole puissant de la conservation, toujours fragile face aux conflits humains.
Le vison d’Europe, en déclin alarmant, victime de la pollution et de la compétition avec des espèces introduites.
Sur le port, près des centres de plongée, Arem a peint un mérou brun, roi discret du parc marin local. Ce poisson emblématique souffre de la surpêche et de la dégradation de son habitat, ce qui rend sa protection d’autant plus urgente.
Exploration et sensibilisation dans le parc marin du Golfe du Lion
Le jeudi matin, je participais à une sortie biologique organisée dans le parc marin du Golfe du Lion, un espace protégé reconnu pour sa biodiversité remarquable. Cette sortie s’inscrivait dans le cadre du certificat en biologie marine délivré par la Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM).
Le rendez-vous était fixé à 8h sur le port, pour vérifier le matériel, réviser les protocoles, puis embarquer pour une matinée d’exploration minutieuse. L’exercice était complexe : distinguer les animaux des végétaux sous l’eau demande une attention de tous les instants.
Nous avons pu observer des mérous majestueux, avec leurs grosses lèvres et leur allure tranquille, véritables souverains du parc. À leurs côtés, murènes sinueuses, poulpes malicieux, corbs imposants, anémones jaunes éclatantes, éponges, bryozoaires, algues multicolores, gorgones élégantes et nudibranches dalmatiens géants se déployaient dans un ballet sous-marin fascinant.
Ce contact direct avec la vie marine a renforcé notre engagement à travers l’art, pour la protection de ces milieux fragiles.
Une programmation riche d’animations et d’échanges
Les journées du festival étaient également rythmées par des interventions d’associations locales engagées dans la transition écologique. On y parlait échange de graines rares pour les jardins, récupération des invendus pour fabriquer des confitures sur un modèle durable et solidaire, et bien d’autres initiatives inspirantes.
Un au revoir chargé d’espoir et de promesses
Le lundi, difficile de partir après ces jours emplis de rêves et d’actions. Nous avons quitté ce lieu avec l’envie d’emmener ailleurs ces voix murales, celles des animaux menacés, inscrits sur la liste rouge de l’UICN. Ces portraits, éphémères mais puissants, frappent les mémoires, réveillent les consciences, et invitent à l’action.
Le festival Urb Art 3 n’est pas seulement une fête artistique : c’est un cri d’amour à la Terre nourricière, une invitation à la protéger par la beauté et la créativité.









