Saint-Priest, la mémoire gravée dans le mur

Tout a commencé par une envie simple et sincère des habitants : habiller un mur du village. Donner de la couleur – ou plutôt du sens – à une façade. Le service de démocratie participative de la Ville de Saint-Priest a recueilli ce souhait, et la municipalité, fidèle à sa politique de valorisation du patrimoine local, a décidé d’en faire un hommage à son passé viticole.

Car avant d’être une ville de l’Est lyonnais en pleine mutation, Saint-Priest fut un terroir de vignes. Des coteaux, des grappes, des vendanges… une culture du travail et du partage que le maire Gilles Gascon a choisi de faire renaître en réintroduisant la vigne dans la commune et en réhabilitant une ancienne grange à vin. C’est sur le mur voisin de cette bâtisse chargée d’histoire que j’ai posé mes bombes et mes pinceaux.

Un retour aux sources

La fresque, réalisée en quatre jours avec mon ami et complice Impact, artiste originaire de Saint-Priest, s’étend sur 40 m². Ensemble, nous avons choisi de raconter une histoire : celle d’un couple de vignerons, immortalisé comme sur une vieille photographie. Noir et blanc, regards francs, gestes suspendus. Une image intemporelle, entre réalisme et mémoire.

“Certains murs ne décorent pas, ils se souviennent.”

Loin de mes visuels colorés célébrant la nature et le mouvement, ce mur m’a offert une autre dimension : celle du temps figé, de la nostalgie bienveillante. Ce contraste était un défi artistique, mais aussi une évidence pour ce projet ancré dans l’histoire locale.

Une fresque, un village, une émotion

Durant ces quatre jours, les passants se sont arrêtés, ont discuté, raconté leurs souvenirs. Certains se souvenaient encore des vignes, d’autres découvraient ce pan oublié du patrimoine san-priod. Les félicitations, les sourires, les encouragements : autant de preuves que l’art mural peut être un pont entre les générations.

“Quand un mur parle, tout un village écoute.”

Cette fresque, c’est avant tout un dialogue entre passé et présent. Entre le geste du vigneron d’hier et celui de l’artiste d’aujourd’hui. Entre la terre et la bombe.

De la vigne à la nature

Cette première collaboration avec la Ville de Saint-Priest ouvre, je l’espère, la voie à d’autres projets. Le prochain pourrait célébrer un autre engagement municipal fort : la nature en ville. Une thématique qui me tient particulièrement à cœur et que je traduis depuis des années par des fresques colorées, poétiques et engagées.

“Les murs sont nos pages blanches. À nous d’y écrire les histoires qui comptent.”

Saint-Priest a retrouvé ses vignes. Son mur, lui, a retrouvé son âme.