Un abécédaire pas comme les autres : quand Arem revisite les lettres à la bombe

Arem lance une série vidéo dominicale pour réinventer les lettres du graffiti à sa manière

Karine

4/16/20252 min lire

Chaque dimanche à 18h, une nouvelle lettre surgit sur le fil Instagram d’@aremstreetart. Une lettre, une vidéo, une variation unique du style graffiti revu à la sauce Arem : végétale, animale, onirique et toujours technique. Avec ce rendez-vous hebdomadaire, l’artiste muraliste ouvre un nouveau chapitre créatif et pédagogique, sous la forme d’un abécédaire visuel qui parle à tous les amoureux de lettres, de street art… et de poésie urbaine.

Mais pourquoi un abécédaire ? Loin d’un simple exercice de style, ce format s’inscrit dans une volonté plus profonde : celle de partager, de transmettre, et d’explorer un terrain encore trop peu valorisé dans l’art mural contemporain — celui du lettrage. “Les lettres, c’est la base du graffiti. Et pourtant, aujourd’hui, on les voit moins dans les fresques artistiques que les animaux ou les visages. J’avais envie de leur redonner une place centrale, mais à ma manière.” confie Arem.

Chaque vidéo, courte mais dense, montre la création d’une lettre de l’alphabet entièrement réalisée à la main, à la bombe, et dans le style singulier de l’artiste. Lignes tendues, feuillages subtils, silhouettes animales camouflées… On y retrouve sa griffe reconnaissable entre mille. Ces lettres ne sont pas seulement dessinées, elles sont incarnées. Elles racontent quelque chose.

Ce format plaît parce qu’il est à la fois accessible et inspirant. Sur les réseaux sociaux, les vidéos d’abécédaires — qu’ils soient typographiques, calligraphiques ou artistiques — rencontrent un vrai succès. Elles offrent un repère clair, une progression, et une promesse : celle de pouvoir composer, à terme, un mot, un prénom, une signature, à partir d’un style unique. Elles nourrissent aussi l’imaginaire de ceux qui pratiquent ou admirent le lettrage. Et dans le cas d’Arem, elles ajoutent une dimension contemplative, presque méditative, à l’apprentissage visuel.

Ce projet d’abécédaire vidéo, c’est aussi un espace de liberté. Arem y expérimente, y joue avec les formes, les textures, les codes du graffiti et de l’illustration. Il y insuffle la même exigence que dans ses grandes fresques murales, tout en s’autorisant une spontanéité propre aux formats courts. Et puis, il y a cette régularité du rendez-vous du dimanche, qui donne envie de revenir, de suivre l’évolution, de voir comment il va traiter la lettre suivante.

En filigrane, c’est une autre lecture de son univers que l’artiste propose. Plus intime, plus proche du geste. Et peut-être aussi une invitation à se réapproprier les lettres, à les voir comme des formes vivantes, riches de sens et de potentiel graphique.

Alors, rendez-vous chaque dimanche à 18h. Pour une lettre, une surprise, et une nouvelle façon de voir l’alphabet à travers les yeux — et la bombe — d’un artiste qui ne cesse de réinventer son langage.